Tribune libre dans le journal de Rambouillet de novembre 2018
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Contre le dérèglement global, une politique locale des biens communs.
Le dernier rapport du GIEC, les tribunes scientifiques et les mobilisations citoyennes nous alertent sur l’urgence d’agir face au défi majeur de notre temps : le dérèglement climatique. Il augmente l’intensité des événements exceptionnels, provoque des catastrophes (canicules et sécheresses, inondations, incendies…) et accroît les inégalités. Les pertes humaines, matérielles, naturelles et financières sont déjà inacceptables.
En complet décalage avec ces enjeux, le gouvernement taxe le plus grand nombre sans même utiliser les recettes pour la transition énergétique. Il force les personnes à utiliser leur voiture en détruisant les services de proximité, en éloignant toujours les lieux de vie des emplois et en réduisant les transports en commun. Il créé des angoisses de fin de mois dans les foyers mais tranquillise les plus gros pollueurs, les multinationales pétrolières et de l’agrochimie, qui accumulent des bénéfices indécents et défiscalisés.
Face au gouvernement, le bon sens des communes devrait être un garde-fou : à Rambouillet il n’en est rien ! Le plan climat est au point mort. L’agglomération monte une piscine olympique à 20 millions d’euros plutôt que d’investir dans les transports, les services et la santé. La mairie laisse construire des logements aux normes énergétiques minimales plutôt que des bâtiments passifs ou à énergie positive, et ne se soucie ni de production locale d’énergie renouvelable ni de réduction à la source des déchets ou de recyclage, et encore moins d’économie locale ou circulaire.
Ces constats sont alarmants et révoltants ? Oui. Devons-nous baisser les bras, nous laisser aller au catastrophisme ? Certainement pas. Si une ville populaire du nord comme Grande-Synthe peut servir 100 % de repas bio dans ses cantines et utiliser 100 % d’énergie renouvelable pour ses services, nous pouvons le faire. Si Les Lilas ou Plaine Communes en Seine-Saint-Denis peuvent lancer des coopératives locales d’énergies renouvelables, nous pouvons le faire. Si le syndicat des déchets de Saumur s’est engagé dans un plan « zéro déchet », nous pouvons le faire. Si nombre de communes ont pu reprendre le contrôle de l’eau et de l’assainissent en régie, nous pouvons le faire. Si la proposition « zéro bétonisation des terres agricoles » de Nicolas Hulot a été enterré au niveau national, nous pouvons ici la mettre en œuvre. C’est une politique locale moderne et qui profite à toutes et tous que nous voulons. Telles sont nos résolutions pour les années qui viennent.
Bonnes fêtes de fin d’année à toutes et à tous.