31 mai 2019 : une étape victorieuse ! merci, et au travail maintenant !
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Cher-e-s ami-e-s,
J’écris ce message dans le train qui emportent à Bruxelles 13 eurodéputé-e-s écologistes et régionaliste pour notre première réunion du nouveau groupe Verts/ALE.
Je voulais vous remercier pour ce succès. Cette victoire c’est la vôtre. Sans vous, elle n’aurait jamais eu lieu.
Sans vos combats au quotidien, sans les années de mobilisation et d’actions que vous avez portées sur le terrain et dans les institutions, jamais nous n’en serions là aujourd’hui. Et quelle énergie vous avez mise dans cette campagne ! Tractant, faisant du porte-à-porte. Portant haut les couleurs de l’écologie.
Ce succès, c’est donc le vôtre.
C’est aussi celui des 79 combattantes et combattants de la liste. 79 personnalités écologistes et régionalistes. 79 talents qui ont œuvré ensemble pour créer cette espérance.
C’est encore une infatigable équipe de campagne qui n’a jamais rien lâché. La route fut longue mais… enthousiasmante !

Mais c’est surtout je crois la victoire d’une ligne politique qui a choisi la cohérence et la clarté. Qui a refusé les appels au rafistolage du vieux monde. Qui a toujours placé les convictions avant les ambitions.
Cette stratégie d’une écologie de l’action nous l’avons discutée, et nous l’avons collectivement validée.
Cette ligne doit rester notre boussole.
C’est cette cohérence de l’écologie politique qui va nous porter vers d’autres victoires encore. Nous voulons que l’écologie devienne la matrice qui fasse vivre, évoluer, grandir, prospérer notre société.
Nous ne serons plus les supplétifs de vieux partis qui ne cherchent en nous qu’un nouveau souffle. Nous sommes le souffle.

On nous a traité de diviseurs parce que nous rejetions les accords d’appareils conclus en coulisses et sans les citoyens. Ce temps-là est révolu. Nous devons assumer et revendiquer nos valeurs : la sauvegarde du climat et de la biodiversité, la justice sociale, la solidarité, l’égalité des droits, la démocratie locale, la coopération et la bienveillance…

C’est autour de ces valeurs et dans la construction d’un projet sans ambiguïté que nous devons rassembler toutes celles et tous ceux qui aujourd’hui partout dans la société construisent au quotidien l’écologie, la rendent utile, et efficace pour nos concitoyens, pour la nature et pour les animaux. C’est quand nous aurons réussi à agréger tous ces talents que nous volerons de victoire en victoire.
Jamais nous n’avons rassemblé autant d’électrices et d’électeurs que ce 26 mai. Plus de 3 millions ! Nous participons pleinement à la vague verte européenne. Ce vote nous oblige. Il nous oblige à sortir de ce tropisme français où l’on ne s’intéresse à l’Europe que tous les 5 ans, à l’occasion de ces élections. Puis les députés partent à Bruxelles… Et on ne sait plus ce qui s’y passe ni ce qui s’y décide.
Pourtant, nous n’avons cessé de le dire dans cette campagne, l’Europe influe chaque jour sur notre quotidien.
Aussi, nous allons travailler à la faire comprendre cette Europe, à l’aimer et surtout à la faire évoluer.
C’est pour cela que nous allons mettre sur pied dans les jours qui viennent un comité citoyen de surveillance et d’initiative sur l’Europe.
Nous réunirons les acteurs de la société civile, les syndicats, les scientifiques, les entreprises, afin qu’ensemble nous évaluions chaque mois les votes cruciaux qui se jouent à Strasbourg et à Bruxelles.
Ce comité proposera également de se mobiliser sur les dossiers en cours, je pense en particulier à la réforme de la PAC qui va s’engager dans les semaines qui viennent.
Tous nos concitoyens seront appelés à irriguer de leurs idées ce conseil en envoyant leurs propositions sur un site dédié.

Nous tiendrons tous les mois une conférence de presse pour que l’Europe vive, qu’elle se démocratise, et qu’elle devienne enfin citoyenne et transparente.

Évidemment notre résultat nous oblige aussi sur la scène nationale. Nous ne pouvons nous résigner, élection après élection, à voir l’extrême droite dominer les scrutins et devenir progressivement une option crédible de conquête du pouvoir.
Trop longtemps, le discours dominant a été de nous faire croire que pour lutter contre l’extrême droite, il fallait voter contre elle. Il fallait se contenter d’un vote de résignation.
C’est faux. Pour la faire reculer, il faut avoir le courage d’agir. La lutte contre l’extrême droite se fait au quotidien en prenant en compte la souffrance de nos concitoyens et en accompagnant leurs aspirations.

Aussi, dès demain, nous engagerons la construction d’une alternative à la technocratie libérale et aux populismes. Nous travaillerons à l’émergence d’un projet puissant autour de l’écologie et de la solidarité qui nous permettra de partir à la conquête du pouvoir pour les municipales, pour les régionales et pour l’échéance nationale de 2022.
La première étape sera de construire avec les citoyens un projet de transformation écologique et sociale.
Les écologistes ont été de toutes les batailles locales, nationales, européennes, pour imposer un agenda de protection de l’environnement et de justice sociale.

Notre responsabilité est aujourd’hui, fort de ce résultat, de nous dépasser pour bâtir le grand mouvement de l’écologie politique capable de conquérir le pouvoir et de l’exercer.
Nous associerons à cette dynamique tous ceux qui aujourd’hui agissent et souhaitent agir pour transformer notre société et qui attendent qu’un mouvement incarne l’ouverture, l’intelligence collective, la crédibilité et surtout, une nouvelle espérance.

Notre prochaine bataille, c’est les municipales. Pour la première fois de notre histoire, nous pouvons conquérir de nombreuses villes. Et comme l’a fait avec talent Damien Carême à Grande-Synthe comme d’autres le font ailleurs, montrer que seule l’écologie du quotidien peut rendre l’espérance à nos concitoyens, leur rendre du pouvoir de vivre, un quotidien harmonieux et que c’est ça et seulement ça qui fera reculer l’extrême droite. Notre force, ce seront nos réussites sur le terrain.

J’entends prendre toute ma part dans ces combats. Soyons fier-e-s de nos valeurs, conscient-e-s de nos responsabilités. Nous devons désormais assumer la conquête et l’exercice du pouvoir. La jeunesse a fait dimanche de l’écologie sa première force politique. C’est une immense fierté, et une responsabilité encore plus grande. Soyons dignes de leur confiance, de leur exigence. Soyons à la hauteur de leur avenir, qui est aussi notre destin.

Merci.
Amicalement
Yannick Jadot