6 Aout 2019 : Non aux épandages des boues de station d’épuration de Paris !
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L’épandage des boues de station d’épuration pose depuis toujours un problème environnemental : y sont concentrés des métaux lourds, des résidus de médicaments, toutes sortes de polluants qui se retrouveraient dans l’eau, et dans notre alimentation après intégration dans la chaine alimentaire.
« Dans un récent rapport, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, rappelant la solidité du cadre réglementaire, indiquait que la concentration de certains métaux lourds comme le mercure ou le plomb pourrait poser problème au-delà d’un certain seuil. »
Les eaux usées de la métropole sont traitées dans les Yvelines, les riverainEs se souhaitent pas en plus voir les terres locales polluées par les boues.

un article du Parisien, Par Mehdi Gherdane, le 4 août 2019

Les champs autour de 55 communes rurales proches de Mantes-la-Jolie vont accueillir les résidus de la station d’épuration de Saint-Cyr-l’École. Des pétitions circulent réclamant l’interdiction de cette pratique.

Ils ne veulent pas devenir « la poubelle des villes ».

Depuis quelques semaines, deux pétitions lancées sur Internet* connaissent un certain succès auprès des habitants de la campagne proche de Mantes-la-Jolie. A ce jour, ils sont près de 1300 à les avoir signées.
Ces ruraux dénoncent l’épandage des boues de la station d’épuration « Carré de Réunion » , située sur la commune de Saint-Cyr-l’École, près de l’autoroute A12, et gérée par le syndicat intercommunal Hydreaulys .
10 000 t de résidus déposées chaque année
Ce centre qui traite les eaux usées de 14 villes autour de Versailles a obtenu l’autorisation de déposer 10 000 t de résidus chaque année dans 55 communes du département, dont une grande partie se situe autour de Bréval. La mairie de cette ville, menée par Thierry Navello (DVD), est d’ailleurs à l’origine d’une des deux pétitions. Plus de 4 000 ha de champs et de terres agricoles sont concernés et l’épandage a déjà commencé.

« La campagne n’est pas une poubelle et se doit d’être respectée pour la faune, la flore et ceux qui ont choisi d’y vivre », écrit par exemple Denis sur l’une de ces pétitions. « Il y a des champs aussi près de Versailles. Pourquoi ne pas déposer ces boues là-bas ? », s’interroge Franck, croisé à Bréval.

Les élus ne peuvent s’y opposer

Prudents, les élus promettent de suivre les opérations de près. « Nous n’avons pas la possibilité de nous opposer, rappelle calmement Alain Gagne, le maire (SE) de Boissy-Mauvoisin. Nous serons stricts sur le respect des règles édictées mais sur le fond, il ne faut pas oublier que l’épandage est une alternative réelle aux engrais chimiques. »
Utilisée depuis une trentaine d’années, la dispersion des boues des stations d’épuration sur les terres agricoles offre effectivement une solution « naturelle » au recyclage de ces déchets.
Dans un récent rapport, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, rappelant la solidité du cadre réglementaire, indiquait que la concentration de certains métaux lourds comme le mercure ou le plomb pourrait poser problème au-delà d’un certain seuil. « Toutes nos boues sont analysées », précise-t-on chez Hydreaulys.

LA STATION D’ÉPURATION SE VEUT RASSURANTE

L’épandage des boues d’une station d’épuration obéit à une réglementation très stricte. Il est par exemple encadré par un arrêté préfectoral et la transparence doit prévaloir. La direction d’Hydreaulys, le syndicat mixte qui pilote l’équipement Carré de Réunion à Saint-Cyr-l’École, rappelle l’importance de la concertation et de la communication auprès des habitants et des élus. « Nous comprenons que cela puisse susciter des craintes, nous avons donc essayé de communiquer au maximum auprès des habitants mais aussi des élus, explique Claude Jamati, son président, également maire (LR) de Bailly. L’épandage se fera tous les trois ans par parcelle, pas plus. Les dépôts se feront approximativement d’avril à septembre à au moins 200 m des habitations. Quant aux odeurs, il y en aura peut-être de temps en temps mais il n’y a aucun danger pour les populations. »