L’Autorité de Sûreté Nucléaire finlandaise STUK a donné son accord au démarrage de la réaction
nucléaire et des essais à faible puissance pour le réacteur EPR OL3 construit avec beaucoup de
difficultés par le consortium Areva Siemens à Olkiluoto. Le démarrage est intervenu ce mardi 21
décembre avec 12 ans de retard par rapport au projet initial et avec un budget multiplié par 3.
Les graves dysfonctionnements qui ont affecté le réacteur EPR de Taishan 1 en Chine montrent que cette technologie n’est pas au point. Les informations transmises à la CRIIRAD par un lanceur d’alerte indiquent que les assemblages de combustible nucléaire du réacteur de Taishan 1 ont été gravement endommagés lors du second cycle d’irradiation. Cette situation est probablement liée à un défaut de conception dont il est raisonnable de craindre qu’il puisse affecter les autres EPR.
C’est pourquoi la CRIIRAD a adressé un courriel le 27 novembre 2021, à l’Autorité de Sûreté Nucléaire Française (ASN) afin de faire part de son inquiétude quant au démarrage prochain de l’EPR qu’EDF construit à Flamanville (France). L’ASN a indiqué à la CRIIRAD, dans un courrier daté du 15 décembre qu’ « EDF doit analyser ce retour d’expérience et justifier de sa prise en compte avant la mise en service du réacteur EPR de Flamanville. L’ASN se prononcera après examen du dossier technique qu’EDF doit transmettre ».
Certains éléments du retour d’expérience sur Taishan 1 qu’a pu consulter la CRIIRAD montrent que les dégradations sur le combustible nucléaire apparaissent progressivement du fait de vibrations anormales des assemblages et ceci d’autant plus qu’ils ont été soumis à une forte irradiation cumulée.
Comme expliqué par la CRIIRAD dans une vidéo mise en ligne le 03 décembre 2021, ces dysfonctionnements peuvent avoir des conséquences lourdes en termes de sûreté nucléaire et d’exposition des travailleurs et des riverains.
