Nier le changement climatique, attaquer les militants, développer une « écologie de droite » : dans les médias d’extrême droite, cette triple mission dessine les contours de leur projet raciste, défendu comme « civilisationnel ».
L’Arcom a infligé pour la première fois une amende à une chaîne de télévision — CNews — pour des propos climatosceptiques tenus à l’antenne le 10 juillet dernier. Il en a coûté 20 000 euros au média de Vincent Bolloré d’avoir laissé l’un de ses invités affirmer que « le réchauffement climatique anthropique est un mensonge et une escroquerie », sans apporter de contradiction.
L’économiste Philippe Herlin, soutien du candidat Éric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022, avait persisté, dans l’émission « Punchline Été » du 8 août 2023, en qualifiant le réchauffement d’origine humaine de « complot qui justifie l’intervention de l’État dans nos vies ».
Sur la chaîne du milliardaire Vincent Bolloré, comme dans les autres médias d’extrême droite, ce type de propos climatosceptiques ou climatodénialistes — qui remettent en cause l’origine anthropique du changement climatique, en relativisent l’urgence et l’ampleur, voire en nient l’existence — trouvent un écho complaisant. Et ce déni s’accompagne désormais d’un discours virulent à l’encontre des écologistes, au profit de la promotion d’une écologie aux relents identitaires.