le blog de David Cormand : Déjà-vu !
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N’en déplaise à celles et ceux qui refusent de se rendre à l’évidence, la pandémie mondiale et son cortège de conséquences sont les enfants de la crise écologique. Et cette crise écologique provient bien de l’actuel modèle de développement basé sur l’exploitation et la destruction sans limite des ressources naturelles et du vivant. Les grandes questions de notre temps se présentent sous forme de poupées russes : chaque dimension de la crise est contenue dans la précédente, et possède ses caractéristiques propres dans le même temps où elle présente des ressemblances avec la précédente. Voilà pourquoi il est non seulement vain, mais également néfaste de dé-corréler la question de la lutte contre l’effondrement écologique et la question des justices, qu’elles soient sociale ou démocratique. La crise du modèle économique avec ses conséquences sociales, et la catastrophe écologique, sont les deux faces d’une même pièce.

Les soubassements géologiques de l’économie ne peuvent être ignorés. Sa financiarisation à outrance et sa dématérialisation supposée ne font pas disparaitre notre dépendance aux énergies fossiles. Le nouvel âge du capitalisme ne s’est pas émancipé du modèle extractiviste. Au contraire. Alors plus que jamais, nous devons penser le dépassement des logiques productivistes. Ce qui implique de ne pas se cantonner à une réflexion sur « comment », mais d’embrasser aussi les remises en cause du « pourquoi ». Nos systèmes et nos modes de production sont bien sûr un sujet fondamental, mais la question de ce que l’on produit, autrement dit la question de l’utilité sociale et environnementale des productions, reste trop souvent hors du focus du débat politique. L’écologie politique pose ces questions essentielles.

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