Montagne d’or un autre projet inutile !
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Un désastre annoncé

Au rayon des GPII, on a l’embarras du choix !

En métropole, ou dans les terres plus lointaines, la problématique est la même : à qui profite le crime ?
Un projet fleurit depuis 12 ans en Guyane, malgré l’opposition des populations : une mine d’or à ciel ouvert dans la forêt amazonienne.
Ce projet, actuellement repris par 2 sociétés étrangères, du Canada et de la Russie, porte sur une surface de 290km², s’étirant sur 2.5km de long et 400m de large, une profondeur de 400m, soit l’équivalent de 32 stades de France !

L’objectif est d’extraire à grande profondeur 7 tonnes d’or pendant 12 ans, ce qui nécessitera 57 000 tonnes d’explosifs, 46 000 tonnes de cyanure, sans compter l’emploi de métaux lourds (arsenic et plomb) indispensable à l’extraction de la roche en profondeur. En effet, l’objectif avoué est d’extraire quelques grammes d’or par tonne de roche.

Cette mine est un désastre écologique, tant pour la biodiversité de la faune et de la flore, la perte d’une part de forêt amazonienne déjà bien amputée par l’agriculture intensive et les OGM, que pour la pollution des sols et l’invraisemblable utilisation de la ressource en eau, sans parler du risque de pollution au cyanure en cas de rupture de digue des bassins d’eau polluée par le cyanure, comme au Brésil en 2015.

L’emploi un argument trompeur

Avec un taux de chômage de 22%, très supérieur à celui de la métropole, la tentation (utilisée par le gouvernement) est grande d’argumenter sur l’emploi pour faire accepter ce projet désastreux : 750 emplois sont annoncés : pour 18 000 chômeurs et chômeuses, est-ce vraiment un projet pour réduire le chômage, d’autant que l’emploi créé ne sera pas pérenne, la mine devant fermer dans 12 ans ?

Ce projet coûtera en financement public 420 millions d’euros, soit un coût de 560 000€ par emploi créé : un vrai gaspillage de l’argent public !
La Guyane souffre déjà de l’exploitation illégale de l’or : avec un trafic incessant entre son territoire et le Brésil, en toute impunité malgré la présence de forces de l’ordre pas toujours très active pour mettre fin à ce trafic, avec 10 000 orpailleurs illégaux, avec une pollution importante de toutes les rivières par le mercure, le cyanure et des hydrocarbures, avec la déforestation d’environ 25 000 hectares de forêt par cette activité minière, avec 90% des enfants du Haut Maroni intoxiqués par le mercure, il y avait déjà matière à changer de politique !

L’enquête publique a mis en avant la volonté, par les auteurs du projet, de discréditer les populations autochtones.
Des solutions alternatives existent pour l’évolution du territoire, et lutter durablement contre le chômage :

  • Une exploitation artisanale et responsable de la forêt, en respectant les peuples autochtones et en préservant les ressources forestière, hydraulique et halieutique.
  • Le développement d’une agriculture biologique locale (80% de l’alimentation est importée)
  • Le développement de petits barrages ou de petites structures solaires qui permettrait d’obtenir, avec la création de près d’un millier d’emplois non délocalisables, une autonomie énergétique électrique à 100% renouvelable (en opposition avec un projet d’EDF de construction d’un grand barrage, comme ce fut le cas au Brésil avec la création de villes qui sont devenues fantômes), et la fermeture de la centrale au fioul encore en activité.
  • L’organisation d’un écotourisme qui permet aux populations de vivre sur leur territoire.

Pour permettre aux GuyanaisEs de rester sur leur territoire, d’y trouver du travail, de pouvoir y vivre dignement, un changement de paradigme est indispensable : cesser de miser sur la rentabilité à court terme, cesser de satisfaire des actionnaires aux détriment des populations, cesser d’envisager le territoire comme une manne financière, mais plutôt partir des réalités du terrain, respecter les peuples autochtones vivant dans la forêt, faire participer les habitantEs aux décisions qui les impacteront, privilégier les structures locales à échelle humaine, créer de l’emploi non délocalisable.

A ces conditions, il fera bon vivre en Guyane !