Aire pour les Gens du voyage à chatou - Europe Ecologie

1° Introduction

La Communauté de communes de la Boucle de la Seine ainsi que la municipalité de Chatou (78) ont un projet d’aménagement d’une aire de gens du voyages.

Nous nous sommes rendus sur le camp afin de mieux juger de la situation et rencontrer les personnes qui l’occupent. Le patriarche était absent. Nous avons rencontré 5 habitants dont une femme.

2° Point de situation géographique

Un terrain d’environ 800 à 1 000 m2 est occupé par des familles de gitans depuis un peu plus de 40 ans à Chatou. Il est situé dans les Hauts de Chatou dans le quartier de l’Europe à la ZAC du Plateau. Le terrain est jouxté à l’incinérateur du SITRU tout comme la zone pavillonnaire de la ZAC.

3° Point démographique

Une quinzaine de familles occupent le terrain de manière alternée. Lors de notre visite le 14/02/2012, la plupart était partie dans le sud mais reviendront au printemps. Une famille c’est 2 parents + 3, 4 enfants donc de 75 à 90 personnes. Lors de notre visite il y avait 4 à 5 familles.

4° Point des conditions de vie et les risques

Les conditions de vie ne sont pas déplorables mais elles ne sont pas non plus confortables. Les familles vivent dans des caravanes. Certaines dans des préfabriqués. Elles sont raccordées à l’eau à l’électricité, elles payent pour cela. Les habitants se chauffent avec des bouteilles de gaz. La plupart travaille et ont un revenu. Les enfants sont scolarisés. Ils se sentent catoviens car cela fait plusieurs années qu’ils occupent le terrain. Ils se sont sédentarisés. D’autres familles sont semi sédentaires et partent alternativement pour le sud de la France et reviennent. Les familles sont catholiques pratiquantes.

Du fait de la proximité immédiate de l’incinérateur les témoignages que nous avons recueillis sont les suivants :

En été Forte odeur de déchets → Nuisances olfactives
Vers 2 heures du matin un bulldozer racle la boue une vingtaine de passages par nuit → Nuisances sonores
Une fois par an il y a un dégagement de chaux
Parfois il y a des poussières violettes qui retombent sur les caravanes et le sol → Soupçon de dioxine

Il faut noter aussi que le terrain occupé est jouxté à l’entrepôt de bus Veolia situé du côté Montesson. Vers 5 heures du matin 5 jours sur 7, les bus sont allumés pour chauffer avant leurs tournées. Il y a de ce fait dégagements de gaz hydrocarbures et vacarme.

Les enfants et les habitants se plaignent de maux de tête, bronchites, maux de gorges…dixit les parents « leur carnet de santé sont remplis » pour signifier que les enfants consultent très souvent les médecins.

En marge de ces éléments, de nos observations les familles sont soucieuses de leur cadre de vie. Elles ont planté elles-mêmes 3, 4 arbres et décoré leur terrain de luminaires.

5° Ce que les familles souhaitent

Continuer à vivre collectivement c’est leur mode de vie
Un raccordement à tout-à-l’égout (que la Lyonnaise des Eaux leur facture sans avoir procédé au raccordement !)
Des toilettes et des sanitaires

Idéalement les familles souhaiteraient un autre terrain plus viable, mais elles sont attachées à celui-ci car cela fait plusieurs décennies qu’elles l’occupent.

6° Notre avis d’élus écologistes

Nous n’avons pas le détail du projet de la CCBS et de la ville de Chatou, nous ne pouvons pas juger de la qualité des infrastructures à construire

La proximité immédiate de l’incinérateur nous interroge sur la viabilité sanitaire, même si de nos observations nous n’avons pas été témoin de maladies chroniques chez les habitants, il y néanmoins des consultations récurrentes chez les médecins

Nous pensons que si des subventions régionales sont versées celles-ci doivent être accompagnées de mesure de protection pour les habitants. A savoir protection phonique (mur végétalisé…), assurance que les sols ne sont pas pollués ainsi que l’air autour de la cheminé de l’incinérateur

Nous pensons aussi que les infrastructures doivent être collectives mais avec un degré de séparation et d’individualisation pour les buanderies par exemple dédiées par famille

Point à noter lorsque le projet sera stabilisé, attention à la rencontre des gens du voyage d’obédience évangéliste et les sédentaires ou semi sédentaires d’obédience catholique. C’est la raison pour laquelle les habitants du camp ne veulent absolument pas de terrain partagé entre eux et des gens du voyage de passage.

Dans l’idéal par mesure de précaution nous sommes favorables à leur attribuer un autre terrain plus viable