A – En quoi la crise sanitaire remet en cause le modèle actuel ?
La crise sanitaire, le confinement et donc l’isolement qui l’accompagne ont exacerbé un besoin fondamental de l’humanité : communiquer et maintenir le lien social. La crise sanitaire et l’utilisation de la vidéo conférence ont exacerbé la fracture numérique, les manques de connaissance informatique des utilisateurs/trices, la dépendance que nous avons aux GAFAM et aux fournisseurs d’accès à internet et aux fournisseurs de services sur Internet. Un développement des solidarités, le lien avec la transition
Nous assistons à une multiplication d’initiatives de solidarité qui s’appuient sur les outils numériques, espace de connexion en ces temps de confinement. Des initiatives de collectivités comme voisins voisines de la ville de Grenoble, de collectifs (continuité pédagogique, entraide covid19, carte des producteurs locaux, vente directe de la pêche) et de groupes d’entraide locaux. Ce mouvement s’accompagne aussi de multiples appels à préparer la transition qui devient une réalité plus concrète par le vécu de cette crise. Là aussi cela peut être l’occasion pour les éluEs de « faire avec », de « donner à voir », « d’être en attention » et pour nous de favoriser une convergence des transitions. Importance des fournisseurs d’accès et de services locaux La forte demande d’échanges met en évidence le besoin de fournisseurs de services en proximité respectant la vie privée des utilisateurs/trices et favorisant les outils libres. Même les services fournis par des associations à but non-lucratif comme Framasoft (framasoft.org) sont très demandés et saturés et appellent à une multiplication d’initiatives similaires.
B – Quels sont les points de vigilance ?
Risque de limitation du principe de Neutralité du Net : Attention à ce que la crise ne soit pas le prétexte pour la limitation de la neutralité du Net. Les réseaux ne saturent pas (https://framablog.org/2020/03/21/linternet-pendant-le- confinement/)
Risque d’extension de la dérive vers une surveillance généralisée de la population, au nom de la sécurité sanitaire (https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/reseaux-et- telecoms/la-vie-privee-en-ligne-l-autre-victime-du-covid-19_142749) Par ailleurs les GAFAM concentrent l’essentiel des solutions de repli en période de confinement et deviennent chaque jour des points de passage plus obligés pour les élèves, étudiantEs, travailleurs/euses. Risque de creusement de la fracture numérique Inégalités très fortes entre les élèves équipéEs et sous-équipéEs. Penser aux familles avec plusieurs enfants mais un seul poste informatique… voire un smartphone. Cela peut venir renforcer les difficultés scolaires et les inégalités sociales face à l’éducation.
Processus électoraux
La constitution des listes de second tour doit pouvoir laisser le temps des négociations ou autoriser des démarches dématérialisées afin d’éviter une propagation accrue du virus.
C – Quelle sortie de crise ?
•Aujourd’hui, dans tous les établissements disposant de services informatiques (rectorat, université, collectivité, département région, moyenne entreprise) il est possible de mettre en place rapidement des services sur Internet basés sur le logiciel libre
•Demander un vrai plan d’école numérique à la maison, activable et mobilisable à tout moment : investir dans les formations des enseignantEs et dans l’équipement à destination des familles qui en ont besoin
•Insister sur l’importance des ressources pédagogiques libres d’accès en ligne, d’initiatives publiques ou individuelles
•Nécessité d’explicitation des règles à appliquer, même en cas d’urgence à la collecte et l’utilisation des données de géolocalisation ou d’autres métadonnées sur internet et sur les réseaux mobiles