1- En quoi la crise remet en question notre modèle de société ?
Points positifs :
•Capacité, si nécessité, à adapter nos modes de vie, de consommation, de dé placements ;
•Faisabilité du télétravail à grande échelle, pour de nombreuses professions ;
•Moindres émissions de gaz à effet de serre, diminution de la pollution routière (bruit, NOx …)
•Entraide spontanée et réseaux associatifs en capacité de se mobiliser pour les plus fragiles.
Points négatifs :
• Décisions hâtives à effet pire que le mal, renforcées par des sur-enchères sécuritaires locales :
O Restrictions de services ouverts au public (dont transport) engendrant des concentrations de personnes à certaines heures, et un handicap supplémentaire à d’autres heures pour des soignants, les personnels d’entretien …, les personnes les plus fragiles étant les plus touchées ;
O Restrictions irrationnelles touchant le vélo, les bus à cabine de conduite isolée, les marchés de producteurs locaux … au profit de la voiture individuelle et des grandes surfaces ;
O Absence de remise en cause du secteur de l’aérien, pourtant un des vecteurs de la mondialisation sauvage, dont le modèle est insoutenable.
2- Quels sont les points de vigilance des écolos dans la crise ?
Faute d’une anticipation, pourtant indispensable, concernant la protection des personnes les plus fragiles et des personnels soignants, l’ensemble de la population est amenée à accepter de fortes restrictions des libertés individuelles, et une mise en péril de nombreuses activités, y compris dans le domaine des transports (entretien des réseaux, des véhicules, qualification des personnels …). Au-delà de celle exercée par le Conseil d’Etat, une vigilance citoyenne s’impose quant à la réversibilité des mesures prises touchant aux libertés individuelles, à l’accès aux services publics, …
A l’échelle des territoires, il est nécessaire d’assurer un cadre démocratique aux décisions des exécutifs locaux qui prennent des décisions ou font des annonces hâtives sans concertation avec les autres éluEs , les autres collectivités et leurs partenaires.
Dans l’immédiat, il convient d’adapter les mesures les plus manifestement contraires aux objectifs visés, qui, de plus, touchent les personnes les plus utiles dans la période (usage du vélo, amplitude horaire du transport urbain, marchés de proximité …) et assurant la sécurité des personnes.
Il convient d’assurer la plus grande vigilance quant à d’éventuelles annonces de plans de relance (ou de rebond) dans les secteurs de l’automobile, de l’aérien, du fluvial, du ferroviaire. La question est posée de la délocalisation de la production de biens répondant aux besoins vitaux (santé), induisant une explosion des échanges internationaux, principalement par containers via les grands ports. La révision de la doctrine du transport de marchandises au moins cher et au moins disant sociétal est incontournable, autant qu’est nécessaire la relocalisation d’un certain nombre de nos industries.
3- Après la crise, quel modèle de transition ?
L’émergence et la propagation du virus étant clairement liées à notre modèle de société (dont le rôle à confirmer des particules fines dans la diffusion du virus), il ne saurait être question de repartir, après la crise, comme si de rien n’était :
• les carences avérées de notre système (dont celui de santé) doivent être corrigées
• l’ampleur et l’impact des déplacements de personnes et de marchandises doivent être réduits ;
• la proximité doit devenir le maître-mot pour nos déplacements quotidiens, comme pour la production et la distribution de marchandises (mise en relation des producteurs et des consommateurs) ;
• le télétravail pratiqué dans la période doit être, au maximum, pérennisé, tout comme les téléconférences. Par ailleurs, il convient d’inscrire les décisions de sortie de crise dans le cadre du Pacte pour la transition.