50km/h sur le périphérique parisien : une idée écolo !
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La pollution de l’air et la pollution sonore sont des données maintenant admises par touTEs. Réduire ces pollutions passe par la diminution de la vitesse, qui, de plus, devrait faire diminuer l’accidentologie sur cette voie.

De plus, les automobilistes sont les premiers concernés par cette pollution de l’air, selon l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Énergie) :

« On n’est pas plus exposé à la pollution de l’air à vélo qu’en voiture.

Les automobilistes, situés au cœur du trafic, sont plus exposés que les personnes se déplaçant à pied ou à vélo. En effet, l’air qui pénètre dans l’habitacle est particulièrement pollué et a tendance à s’y accumuler. Dans un véhicule circulant sur le périphérique, la concentration en dioxyde d’azote peut même être 4 à 5 fois supérieure au niveau ambiant au centre de Paris et jusqu’à 15 fois pour une voiture circulant dans un tunnel autoroutier embouteillé ! »

Dès Juin 2023 le groupe écologiste du Conseil Régional interpellait la présidente de région :

lire l’intervention de Charlotte Nenner… ICI !

Kader Chibane, président du pôle Écologiste à la région Ile-de-France, explique que son groupe est « favorable » au passage du périphérique à 50km/h.

l’intervention de Kader Chibane .. ICI !

Quelques éléments factuels pour expliquer les bienfaits de cette mesure :

David Belliard, Maire Ajoint en charge des transports et des mobilités
Anne-Claire Boux, Maire Adjointe en charge de la santé

Vous l’avez sans doute vu, nous avons annoncé la baisse de la vitesse maximale sur le périphérique au 1er octobre. La vitesse maximale y passera de 70 à 50 km/h.

Comme à l’époque lors de la fermeture des voies sur berge au voiture, cette annonce réveille les conservatismes de droite, à Paris comme au niveau de la Région, ainsi que les lobbies pro-bagnoles. Depuis quelques jours, ils ont lancé une campagne de désinformation remettant en cause la réalité scientifique de cette mesure de santé publique.

Il nous semblait important de partager quelques éléments sur ce scandale sanitaire du périphérique. D’abord avec quelques chiffres. Le périphérique, c’est :
– Un million de véhicules par jour ;
– Des niveaux astronomiques de pollution de l’air. Six fois au-dessus des recommandations Organisation Mondiale pour la Santé (OMS). Avec des conséquences délétères pour la santé des habitantEs et en particulier les enfants. On enregistre +30% de cas d’asthme pour les enfants vivant jusqu’à 500 mètres du périphérique ;
– Plus de 10% de la population francilienne surexposée au bruit, principalement aux abords du périphérique justement ;
– La pollution de l’air et le bruit sont les deux premières causes de décès prématurés ;

Cette mesure de santé publique est une mesure portée depuis très longtemps par les écologistes, à Paris mais aussi partout en Ile-de-France.
Elle aura en effet – au moins – quatre effets positifs.

  • Sur la réduction du bruit d’abord. Diminuer la vitesse, c’est diminuer de moitié le bruit, et en particulier la nuit. On estime que 500 000 personnes habitent et travaillent à proximité de cette autoroute, et subissent le bruit assourdissant de la circulation en bas de chez eux. C’est insupportable, avec des effets importants sur leur santé (troubles du sommeil, anxiété, dépression…). Avec cette mesure, l’objectif est une réduction de 2 décibels, ce qui est un gain extrêmement important pour leur confort de vie et leur sommeil. Ce gain viendra s’ajouter à celui des revêtements anti bruit que nous avons déployés sur le périphérique sur la totalité des zones proches des habitations (50 % en est déjà pourvu).
  • Sur la fluidité de la circulation ensuite. En diminuant la vitesse maximale, on réduit les effets d’accordéon sur les voies, c’est-à-dire les effets d’accélérations et de décélération. Cela peut paraître contradictoire, mais la dernière diminution de la vitesse de 80 à 70 km/h a permis d’améliorer la vitesse moyenne de 18% en journée et de 12% la nuit.
  • Sur la pollution de l’air : Cette amélioration de la fluidité de la circulation permet principalement de réduire la pollution de l’air, aussi bien du fait des pots d’échappements que des particules fines liées à l’abrasion (freins, pneus, …). Et c’est un sujet majeur de santé publique avec 6 220 décès prématurés en Ile de France et de nombreuses maladies (problèmes respiratoires bien sûr, mais aussi diabète, obésité, dépression, allergies, eczéma)  liées à la pollution de l’air. La porte de Bagnolet par exemple est l’échangeur le plus pollué d’Europe (triste record !) tandis que les cas d’asthme pour les enfants habitant près du périphérique (+30% par rapport à la moyenne) sont bien plus nombreux que la moyenne. Il faut toutefois rappeler que cette mesure de réduction de la vitesse maximale s’inscrit dans un projet global de transformation de cette voie en boulevard urbain et de réduction de la place de la voiture et du trafic automobile.  On le sait, moins de voiture = moins de pollution.  Ainsi, nous allons mener la bataille pour pérenniser les voies olympiques et en faire des voies réservées au covoiturage, ce qui nécessite une baisse de la vitesse sur le périphérique. Nous portons une vision d’un périphérique qui, d’autoroute, deviendra un boulevard urbain. Déjà, depuis dix ans, du fait des politiques que nous menons pro-vélo, d’apaisement, etc, ont permis une réduction du nombre de véhicules qui empruntent le périphérique. C’est ce qu’on appelle, en terme plus technique, le report modal.
  • sur la sécurité enfin, bien sûr, puisque la baisse de la vitesse = moins d’accidents, et en particulier moins d’accidents graves et mortels. La dernière baisse de la vitesse en 2014 (de 90km/h à 70km/h) a permis une baisse de -15% d’accidents sur le périphérique. C’est beaucoup et là encore, ce sont d’abord les automobilistes qui, si on peut dire, vont en bénéficier.

Et un dernier mot sur l’argument “Paris décide contre la banlieue et les riches contre les pauvres”.

Il faut rappeler que les premières personnes impactées par le périphérique sont celles qui vivent le long de cette autoroute, souvent dans des logements sociaux qui abritent les personnes les plus précarisées.

Même s’il est vrai que seuls 20% des trajets sur le périph’ sont fait par des parisiennes et des parisiens (plus de 50 % si on ajoute les habitantes et habitants de la petite couronne), toutes les études le montrent que les personnes qui utilisent leur voiture pour faire des trajets Paris/Paris ou Paris/proche banlieue sont les plus aisés de nos concitoyens. Les plus modestes utilisent déjà massivement les alternatives en transport en commun. La voiture, dans la métropole du grand Paris, est majoritairement utilisée par les gens qui ont les moyens. La vraie mesure de justice sociale que devrait porter Valérie Pécresse et la Région pour la banlieue, c’est d’investir dans les transports en commun, pour éviter la galère quasi quotidienne que subissent les habitant.es d’Ile-de-France.  

Et puis, au final, de quoi parle-t-on ? Des trajets quotidiens dont la durée augmenterait au maximum de 1 ou 2 minutes sur un trajet moyen sur le périphérique, pour éviter des décès prématurés et améliorer la santé du demi-million de personnes qui habitent et travaillent le long du périphérique