
25 novembre 2020 Par Lucie Delaporte

Depuis trois ans, la journaliste Julie Hainaut est victime d’une campagne de cyberharcèlement lancée par le site néonazi Démocratie participative. Un militant d’extrême droite comparaissait ce mardi en appel.
Devant la cour d’appel de Lyon une petite dizaine de militantes féministes sont venues soutenir, armées de pancartes, la journaliste lyonnaise qui, depuis trois ans, est victime de cyberharcèlement après la publication sur un site néonazi d’un appel à la « mobilisation » contre elle. Le prévenu Sylvain C., a été condamné à six mois de prison avec sursis pour injures racistes et sexistes en première instance, mais il a fait appel est est donc jugé une nouvelle fois ce mardi.
L’affaire remonte à septembre 2017. Julie Hainaut rédige alors dans le magazine culturel lyonnais, Le Petit Bulletin, un court article où elle rapporte les propos dérangeants des gérants d’un nouveau bar à cocktails, Première Plantation, qui lui ont expliqué vouloir « chercher à retranscrire l’esprit colonial, un esprit à la cool, une époque où l’on savait recevoir, une période sympathique où il y avait du travail ». Les patrons du bar obtiennent un droit de réponse et se défendent, malgré les propos enregistrés par Julie Hainaut, d’avoir fait l’apologie de la colonisation.
Quelques jours plus tard, paraît sur le site néonazi Démocratie participative un article au titre évocateur : « Une pute à nègres féministe veut détruire un bar à rhum colonialiste : mobilisation ! » Signé par un certain « Heinrich », il appelle, après divers propos orduriers mêlant racisme et sexisme, à partir à l’assaut de la boîte mail de la journaliste ainsi que de ses comptes sur les réseaux sociaux.