Denis Sieffert dans Politis : Regarder enfin le conflit en face !
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Réduire en cendres Gaza est une tragédie sans nom qui se déroule avec la bonne conscience occidentale de la « légitime défense » d’Israël. Mais ce territoire n’est qu’un leurre dans le projet global colonial, où les enjeux s’appellent la Cisjordanie et Jérusalem.

Dix jours après le massacre commis par le Hamas en bordure de la bande de Gaza, Israël mène une campagne qui condamne toute une population à périr sous le feu des bombes, ou par la faim, la soif ou la maladie. Comme si un terrorisme d’État, encore plus sanglant, encore plus injuste, devait répondre au terrorisme que nous avons dénoncé ici même la semaine dernière. Avant l’« offensive terrestre », des quartiers entiers de la ville de Gaza sont réduits en cendres. Un million d’habitants fuient vers le sud de l’enclave, sans échapper pour autant aux bombes. C’est une tragédie sans nom qui se déroule avec la bonne conscience occidentale de la « légitime défense ». Il faut que le sang coule pour sauver le gouvernement d’extrême droite israélien. C’est une fatalité organisée.

Il faut que le sang coule pour sauver le gouvernement d’extrême droite israélien.

Plus de six cents enfants, sans noms et sans visages, ont été assassinés parce que, nous dit-on, « Israël a le droit de se défendre ». Il n’y aurait donc rien à faire, juste attendre la fin du massacre pour avoir seulement le droit de réfléchir. Interdiction de penser ! Avec, en France, cette particularité que même les manifestations sont interdites. Mais après, quoi ? Depuis 1967 (si l’on veut bien prendre cette date comme repère dans une histoire beaucoup plus ancienne), les puissances occidentales se refusent à regarder le conflit en face, à en traiter les causes profondes, en espérant qu’il finira par s’éteindre de lui-même. Ces causes, quelles sont-elles ? Si le sang n’a pas fini de couler à Gaza et ses environs, c’est bien la Cisjordanie et Jérusalem qui sont l’enjeu territorial et spirituel du conflit.

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