
un article de 20minutes.fr
DECRYPTAGE•Souvent relégué à l’extrémité de l’échiquier politique par ses détracteurs, le parti de La France insoumise ne jouit pas des mêmes qualités aux yeux du Conseil d’État. Alors pourquoi LFI est-il sans cesse associé à l’extrême gauche ?
Depuis lundi, la création d’un nouveau Front populaire a beaucoup fait parler ses opposants, que ce soit pour invoquer Léon Blum ou pour « accuser » cette alliance des partis de gauche. Jordan Bardella du Rassemblement national estime être « le seul en capacité de faire barrage à Jean-Luc Mélenchon [chef de file de La France insoumise] et à l’extrême gauche ». Et pour François-Xavier Bellamy des Républicains, « le danger le plus grand pour la France, c’est l’arrivée au pouvoir de l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon ».
Mais ont-ils raison de qualifier LFI de parti d’extrême gauche ? D’après le Conseil d’Etat, non. Dans sa décision du 11 mars 2024, l’institution a tranché : La France insoumise, tout comme le Parti communiste français font partie du bloc « gauche », comme l’avait décidé le ministère de l’Intérieur qui attribue les nuances politiques au moment des élections.
Alors, pourquoi certains pensent-ils le parti plus à gauche qu’il ne l’est ?
« Une erreur provoquée par de la droitisation de l’échiquier politique »
« C’est quelque chose qui revient sans cesse, analyse Aurélien Dubuisson, chercheur associé au Centre d’histoire de Sciences po et auteur de « L’extrême gauche en France » aux éditions Presses universitaires Blaise Pascal. À mon sens, c’est une erreur qui est notamment provoquée par la droitisation de l’échiquier politique ces dernières années. » Le spécialiste note qu’en reprenant le programme de Mitterrand de 1981, il passerait pour « le pire des extrémistes à l’heure actuelle ». « Mais en 1981, le contexte politique était différent, il était imprégné par les thèmes de la gauche », souligne-t-il.