par Sabrina Sebaihi et Boris Tavernier, députéEs écologistes
publiée dans la Tribune
En France, près d’un adulte sur deux est concerné par le surpoids et l’obésité. Un chiffre en augmentation constante et qui fait l’objet de disparités sociales et territoriales importantes. La prévalence de l’obésité est ainsi de 31% aux Antilles tandis qu’elle atteint 14% en région Pays de la Loire. Près de deux ouvriers sur dix sont obèses. un taux divisé par deux concernant les cadres supérieurs.
Si l’alimentation n’est pas seule responsable de l’obésité, elle y contribue largement. Il est désormais acquis que les habitudes alimentaires prises, pour certaines, très jeunes, modifient notre comportement et notre cerveau en profondeur.
Alors que la précarité alimentaire augmente, le comportement du consommateur est majoritairement guidé par le prix. Or les produits alimentaires ultra-transformés, plus nocifs pour la santé, sont aussi le plus souvent moins chers. Ce comportement d’achat est également très largement orienté par la publicité et le marketing. Rappelons qu’en 2023, les dépenses en publicité et communication concernant l’alimentation s’élevaient à 5,5 milliards d’euros, dont une part très majoritaire promouvant des produits trop gras, trop sucrés, trop salés. N’oublions pas non plus que selon où l’on habite, il est parfois difficile d’accéder physiquement à une alimentation de qualité, nombre de lieux étant carencés en commerces proposant des produits sains et de qualité. Aujourd’hui, ainsi, près de sept produits sur dix vendus en supermarchés sont ultra-transformés, et ils représentent plus du tiers des calories totales consommées par les Français.