Technocentre de Fessenheim : la CRIIRAD alerte
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S’il voit le jour, le Technocentre de Fessenheim engendrera une dissémination irréversible de radioactivité dans le domaine public. La CRIIRAD (commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité) poursuit son argumentaire scientifique et approfondit les raisons de son opposition à ce principe. Méthode biaisée, critères arbitraires et manque de connaissances faussent les estimations des effets des radiations.

Fondre certains déchets nucléaires, en récupérer le métal et le revendre ensuite aux aciéries, c’est le projet Technocentre d’EDF. Ce métal sera encore radioactif mais si certaines limites sont respectées (dites seuils de libération) (1), il pourra servir à fabriquer n’importe quel produit, sans restriction ni traçabilité.
Ce projet, une première en France, a été débattu durant 4 mois (2). Le compte-rendu et le bilan du débat viennent d’être communiqués. Ceux-ci pointent des besoins de clarifications sur le procédé industriel, les enjeux économiques et les impacts environnementaux. De nombreuses questions n’ont pas obtenu de réponses satisfaisantes, EDF ayant à plusieurs reprises opposé le secret industriel et commercial à la communication d’informations. Ceci conforte ce que nous avons dénoncé (3) : une absence de preuves scientifiques et un dossier trop peu étayé.
EDF a désormais 3 mois pour en tenir compte et décider de poursuivre ou non son projet.
À la veille de la clôture de ce débat, la CRIIRAD avait exprimé son opposition. Pour certains radionucléides, l’efficacité de la décontamination n’est pas prouvée et les mesures de radioactivité sont difficiles, voire impossibles. La conformité du métal n’est donc pas garantie.
D’autres raisons, plus profondes encore, justifient notre position. Même s’ils sont respectés, les seuils de libération ne garantiront pas que la dose reçue par les personnes exposées aux radiations soit sous la limite imposée par le code de la santé publique. Au fil du temps et des lieux de vie, les doses seront multiples et impossibles à estimer. Il est faux d’affirmer qu’il n’y aura aucun risque pour la santé. Alors que d’autres solutions permettraient de gérer ces déchets sans exposer le public, est-il acceptable d’augmenter volontairement le risque de maladies et de décès pour préserver les intérêts économiques de la filière nucléaire ?

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