L’actualité persiste à démontrer si besoin était le rôle essentiel de la forêt et des formations arborées dans la lutte contre le changement climatique par leur rôle de stockage de carbone aérien et souterrain (130Mt CO2/an, soit 28 % des émissions françaises).
Ses fonctions de régulation des températures, du régime des eaux et de protection des sols en font un atout fondamental dans les stratégies de résilience face à l’élévation des températures et aux événements climatiques extrêmes.
Mais la forêt est, avant tout, un écosystème complexe d’une biodiversité remarquable. Si nous pouvons nous féliciter des nombreux services rendus par les forêts aux sociétés humaines depuis leur apparition, nous devons également embrasser une vision plus universelle rendant à la nature et aux êtres vivants qui la composent leur place centrale, face à la conception utilitariste que nous en avons bien souvent.
A travers ses zones de protection fortes, ses lisières, ses vieilles futaies, ses mélanges d’essence, la richesse de ses sols (près d’une tonne de microfaune par ha), la biodiversité forestière est immense, mais fragile face à l’intervention humaine.
Pourtant, la forêt est également, particulièrement en métropole, une immense source de production de biens renouvelables et alimente une filière bois représentant près de 400 000 emplois.
Si la forêt s’est accrue en Europe et particulièrement en France, elle est en recul presque partout sur la planète. Enfin, l’utilisation de plus en plus importante du bois-énergie fait planer la menace d’un déséquilibre de la fonction stockage de carbone de la forêt.
L’intérêt global de la société, outre la biodiversité et l’ensemble des services écosystémiques, reste la production de bois d’œuvre, plus que de bois d’industrie ou de feu (car apportant un meilleur rapport volume/emploi généré, un bilan écologique plus favorable, un différé de relargage du carbone dans
l’atmosphère).
Le chantier est donc immense afin de rendre à la forêt le maximum de sa naturalité, de sa capacité d’évolution, de sa richesse biologique, tout en saisissant l’opportunité des produits qu’elle fournit aux hommes. Sans prétendre y répondre de manière parfaite, les propositions des écologistes tendent à modifier en profondeur la gestion et la protection des forêts afin de préserver l’avenir.
René MONTAGNON pour le groupe de travail « forêts » 2022
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