9 septembre 2019 : la gigantesque décharge de Poissy remet en cause la gestion des déchets des professionnels du bâtiment.
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Ce site de décharge est emblématique du monde fou dans lequel nous vivons : après avoir pollué les terres agricoles par les eaux usées de la ville de Paris, terres chargées de métaux lourds et devenues impropres à l’agriculture péri-urbaine, sont arrivés des déchets inertes issus du BTP, avec de l’amiante en prime, il ne manque plus que les panneaux solaires pour rendre le site écolo !
Mais cela doit nous interpeler sur nos méthodes de consommation et de construction, et réfléchir aux impacts de notre présence sur l’environnement.
La terre n’est pas un objet qu’on utilise puis qu’on jette, la terre nous rend ce que nous lui imposons, induisant par ces pollutions des problèmes de santé humaine, sans compter les effets sur la faune et la flore, , l’air, les terres, les eaux souterraines et de surface…
Il est temps de prendre en compte, lors de la fabrication, le coût de la déconstruction, dépollution, pour ne pas continuer de voir toutes ces décharges sauvages dans nos campagnes ou des gigantesques décharges comme à Poissy.
Il est possible de fabriquer des objets durables et recyclables, de construire des habitats qui ne fournissent aucun déchet à la déconstruction, il suffit d’en avoir la volonté politique à tous les niveaux.

Un article du Parisien :

Ils surfent sur l’actu et ne s’en cachent pas. « La secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire Brune Poirson reçoit ce jeudi les quatorze organisations professionnelles du bâtiment pour mettre en place des mesures contre le fléau des décharges sauvages. Quel meilleur moment pour relancer la question de la mer des déchets de Carrières-sous-Poissy ? », assume Anthony Effroy, président de l’association Rives de Seine Nature Environnement (RSNE) et conseiller municipal d’opposition (SE).

Deux ans après avoir déposé plainte auprès du Procureur de la République de Versailles pour, entre autres, abandon de déchets illégal et mise en danger de la vie d’autrui, RSNE est rejointe par d’autres associations. Elle est aussi en discussion avec France Nature Environnement, poids lourd de la cause environnementale. Cette fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement, porte-parole d’un mouvement de 3 500 associations, étudie la possibilité de se porter constituer partie civile à ses côtés pour soutenir sa démarche.

7 000 t de déchets déversés sur l’équivalent de onze terrains de foot

De son côté, RSNE annonce sa décision d’engager une procédure pour « carence fautive de l’État ». « Symbole du fléau des décharges sauvages en France, la mer de déchets située à Carrières-sous-Poissy prend racine, ou plutôt c’est la végétation qui prend racine sur cet amoncellement de déchets du bâtiment déversés illégalement en pleine nature, jusqu’à début 2018 », s’indigne RSNE.
Ces anciennes terres agricoles polluées par l’épandage des eaux usées parisiennes, dont le sol est gorgé de métaux lourds, ont commencé à servir de dépotoir quand leur exploitation a été interdite en 2002. Peu à peu, les gravats ont commencé à s’amonceler. « Jusqu’à ce que le site devienne une véritable décharge illégale il y a trois ans, avec le passage d’une vingtaine de camions par jour, déversant exclusivement des déchets du BTP, dont certains inscrits à la nomenclature des déchets dangereux comme l’amiante », dénonce Anthony Effroy.

Selon le collectif Déchargeons la Plaine, la décharge sauvage, qui s’étend à perte de vue, représente l’équivalent de onze terrains de football. Ses membres avancent le chiffre de 7 000 t de déchets.

La préfecture « participe à la réflexion pour une solution durable »

L’association reproche ainsi aux autorités d’avoir tardé à prendre des mesures pour empêcher ces dégradations. « Depuis que les chemins d’accès ont été bloqués par des blocs de béton, la décharge a cessé de croître, constate-t-il. Ça aurait pu être fait avant. »
Elle s’inquiète aussi des risques sanitaires et environnementaux et « réclame au Préfet la réalisation d’analyses de l’air et des sols au droit de la décharge ».

« Le site dépend de la police du maire, pour ce qui est des sanctions administratives, se défend-on à la Direction de l’Environnement et de l’Énergie (Driee). Ce qui ne veut pas dire que la préfecture s’en désintéresse, loin s’en faut puisqu’elle participe à la réflexion pour une solution durable. »