Du déclin de l’écologie politique
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par Stéphane Foucart, journaliste au Monde


C’ est un paradoxe qui passionnera sûrement, un jour, les politistes et les historiens. Pourquoi, alors qu’à peu près tout ce que le mouvement écologiste annonce depuis un demi-siècle est en train d’advenir, l’écologie politique est-elle à ce point en déclin ? En France, il est de bon ton de moquer l’incapacité des Verts à convaincre, mais force est de constater que c’est en réalité toute la thématique environnementale qui a presque disparu de la conversation publique en vue des élections européennes du 9 juin.

Plusieurs facteurs conjoncturels expliquent cet efondrement : le retour de la guerre et l’exigence renouvelée de
puissance des États, l’inaction, la capture de certains grands médias et leur mise au service d’intérêts idéologiques et/ou industriels, etc.
Une autre cause, plus profonde, est aussi, à l’évidence, la criminalisation du mouvement environnementaliste.
Michel Forst, le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, s’en est ému à
plusieurs reprises au cours des derniers mois. Toute l’Europe est touchée, mais, dans un entretien accordé début juin à , M. Forst estime que, en termes de gestion policière des actions écologistes, la France fait figure
d’exception – le Royaume-Uni se distinguant par l’extravagante sévérité de sa réponse judiciaire.

« La France est le pire pays d’Europe concernant la répression policière des militants environnementaux
La violence des forces de l’ordre est hors catégorie. Leurs homologues à l’étranger ne comprennent pas la manière dont les Français répondent aux manifestations, ne comprennent pas qu’on puisse user d’une telle violence. », dit M. Forst.

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