Le blog de David Cormand : Faire banquette.
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Les images de la relégation d’Ursula Von der Leyen qui nous parviennent d’Ankara sont consternantes. Aux hommes les chaises. A la femme le canapé. Pouvoir pour les uns, soumission pour l’autre. Le sexisme dans sa plus simple expression. Venant d’un Président qui s’est distingué en organisant la scandaleuse sortie de son pays de la convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes, la mise en scène est indigne. On connaissait la politique de la chaise vide, voici désormais la polémique de la chaise absente.

Stratégie délibérée pour les uns, gaffe diplomatique pour les autres, l’incident a marqué tous les esprits. A raison. La capacité d’Erdogan à manier la symbolique est telle, qu’on ne saurait jurer qu’il n’a pas saisi l’occasion de jouer un mauvais tour à la présidente de la Commission. Mais comme le pouvoir d’Ankara s’abrite derrière la prétendue stricte application du protocole et jure que les conditions de l’entrevue auraient été arrêtées de concert, l’affaire est indécidable, sauf à prétendre lire dans les pensées de Recep Tayyip Erdogan. Je note cependant que l’exhumation de photos d’archives démontre que dans des situations comparables, les choix protocolaires autrefois opérés furent différents et que les deux chaises imposées aujourd’hui consentirent parfois à être trois par le passé…

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